Définition de COU OU COL
Prononciation : kou ou COL
DÉFINITIONS
1
La partie du corps qui unit la tête au tronc.Le héron au long bec emmanché d'un long cou
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VII, 4
Voyez un peu ce cou d'ivoire s'arrondir sur ces belles épaules
Elle offre, en détournant sa tête éblouissante, D'un cou semé de lis la beauté ravissante
de Jacques DELILLE dans Géorg. I
Populairement et par pléonasme. Il sera pendu par son cou.
Avoir un cou de grue, le cou d'une grue, avoir le cou long et grêle.
Avoir un cou de cygne, avoir le cou blanc et gracieux, en parlant d'une femme. On dit aussi pour louer le cou d'une femme : cou d'ivoire, d'albâtre, de lis.
Se jeter au cou de quelqu'un, l'embrasser avec effusion.
Elle se jette au cou de ce pauvre vieillard
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. II, 5
La petite d'Hudicourt a été huit ou dix jours à la cour toujours pendue au cou du roi
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 172
Télémaque se jeta au cou de Mentor
Télémaque saute à son cou
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. X
Je voulus me jeter à son cou pour l'embrasser
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. IV
Mettre la corde au cou, passer la corde autour du cou de quelqu'un pour le pendre ; et fig. ruiner, perdre.
La trop grande indulgence de son père lui a mis la corde au cou
dans Dict. de l'Acad.
Se mettre la corde au cou, se perdre soi-même, se mettre dans une position d'où on ne peut se tirer.
Mettre le pied sur le cou de quelqu'un, lui faire violence.
Couper le cou, trancher la tête.
Cette révolte n'empêcha pas Antiochus de faire couper le cou au grand prêtre Onias
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Phil. III, 139
Tordre le cou, donner la mort. Pour le dîner on tordra le cou à quelques poulets.
J'aimerais.... que monsieur Satan vous vînt tordre le cou
Être dans l'eau jusqu'au cou. Y être presque totalement plongé.
Son maître était jusqu'au cou dans les boues
de Jean de LA FONTAINE dans Or.
Et fig.
Je puis vous promettre, s'il se détermine à ce que vous voulez, de m'y mettre jusqu'au cou pour le succès
Sémantique : Fig. Tendre le cou, s'offrir comme une victime, subir quelque grande violence ou injustice sans résister.
Sémantique : Fig. Rompre le cou à quelqu'un, à une affaire, l'empêcher de réussir.
Se rompre, se casser le cou, se blesser grièvement en tombant ; et fig. perdre tous ses avantages, toutes ses espérances.
Prendre ses jambes à son cou, s'enfuir au plus vite....
Rendez-moi mon bijou, Et je prends, pour partir, mes jambes à mon cou
de Jean-François REGNARD dans Démocr. V, 5
Avoir son cou chargé de quelque chose, porter une charge considérable, avoir une grave responsabilité.
Sémantique : Fig.
Ta main sera sur le col de tes ennemis
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 2
Ce peuple [juif] était d'un cou roide et dur d'entendement
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Phil. II, 136
2
Le cou ou le col d'une bouteille, la partie longue et étroite par laquelle on l'emplit et on la vide.Cou de chemise, voy. COL.
3
Cou de cygne, partie courbée de l'avant-train d'une voiture.Sémantique : Terme de marine. Cou de cigogne, cou de cygne, tige en fer fixée au pont.
Sémantique : Terme de manége. Cou de cygne, encolure en cou de cygne, encolure de certains chevaux.
4
Sémantique : Terme de zoologie. Cou-blanc, nom du motteux.Cou-jaune, nom de la fauvette de St-Domingue (sylvie pendante de Latham).
Cou-rouge, le rouge-gorge.
Cou-tors, le torcol.
Cou-coupé, le gros bec du Sénégal.
5
Sémantique : Terme de botanique. Cou de chameau, narcisse des prés (narcissus pseudo-narcissus, L.).Cou de cigogne, géranium commun dans les bois.
REMARQUE
1
Col est une forme archaïque qui est d'un usage rare, excepté quand il s'agit du goulot d'un vase, d'un passage dans une montagne, de la partie d'une chemise qui entoure le cou, etc.HISTORIQUE
1
XIe s.De son col [il] jete ses grandes pels de martre
dans Ch. de Rol. X
2
XIIe s.Au col le comte [au cou du comte]
dans Ronc. p. 26
Et son col blanc, son chef blond et luisant
dans Couci, V
3
XIIIe s.Asseiz plus, ce poeiz savoir, L'acheta [le paradis] sainz Piere et sainz Poulz, Qui de si precieux avoir, Com furent la teste et li coux, L'aquistrent, se teneiz à voir [vrai]
de RUTEBEUF dans 127
Les bras au col doit l'en [l'on] mener Son anemi pendre ou noier
dans la Rose, 7462
4
XVe s.Et ce est l'aise des Brabançons ; car, où que ils soient, ils veulent estre en vins et en viandes et en delices jusques au cou
de Jean FROISSART dans II, III, 114
ÉTYMOLOGIE
1
Picard et bourguig. co ; provenç. col, espagn. cuello ; ital. collo ; du latin collum. Dans l'ancien français, au nominatif singulier, li cols ou li cous (cou, prononciation qui est devenue la plus habituelle parmi nous) ; au régime, le col (col, prononciation qui est restée dans quelques cas exceptionnels).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
Dans l'Aunis, casser le cou à un fût, le faire tourner sur lui-même, de manière que chaque fond occupe la place de celui qui lui est opposé, Gloss. aunisien, p. 91.